Si Disney l’a animée en 2013, dans une version très contemporaine qui a eu le succès que l’on sait (le-la premier-e qui chante “Libérée, délivrée…” aura un gage et devra nous faire un gâteau !), c’est dès les 1940’s que l’ami Walt souhaite adapter ce conte d’Hans Christian Andersen.
En effet, le père de Mickey a alors le projet de réaliser avec les studios Goldwyn un long métrage mêlant documentaire sur la vie d’Andersen et adaptations de ses contes, notamment La Petite Sirène et La Petite marchande d’allumettes. Dans son idée, très éloignée du scénario adapté par Shane Morris et Jennifer Lee pour le film de 2013, la Reine est la belle et froide méchante du conte original, mais il ne parvient pas à trouver le réalisme, l’image qu’il recherche. Le projet est repris de nombreuses fois à partir de 2002 mais mettra plus de 10 ans à aboutir !
À la différence des Contes de Perrault ou des Contes de Grimm, ceux d’Andersen ont été écrits… par leur auteur.
“Mais qu’est-ce qu’elle raconte ?” entend-on dans le fond de la salle. C’est que Charles Perrault et les frères Grimm n’ont pas inventé les contes qu’ils ont publiés, mais les ont compilés – transformés pour Perrault et son Chaperon au 17e siècle, dans une volonté de conservation pour les frères Grimm et Hänsel et Gretel au 19e. Comme je l’ai déjà évoqué dans les précédents “Il était une fois…”, ces contes sont issus de la tradition orale et évoluent avec la société autour de certaines constantes, jusqu’à nos jours. Artistes et auteur-es contemporain-es ne manquent d’ailleurs pas d’imagination et d’humour pour renouveler ces merveilles centenaires !
Dans les années 1830, Hans Christian Andersen choisit un axe différent : fin connaisseur des contes et de leur structure, il décide d’en écrire de nouveaux. Le résultat est tellement proche des narrations transmises par l’oralité qu’il serait difficile en réalité de distinguer les deux sans connaître leur histoire. D’ailleurs, c’est bien dans les propres contes de son enfance, et dans ceux qu’il raconte et anime lui-même avec des papiers découpés, qu’Andersen puise son inspiration.
Environ 170 contes sont à mettre à son crédit, parmi lesquels bien sûr une sombre histoire de petit pois (nous y reviendrons), la version originale (pour une fois que l’on peut dire cela d’un conte !) de la Petite Sirène (alerte spoiler : la fin me faisait tellement pleurer quand j’étais pitite…) et, plus de saison, quelques féeries hivernales…
Si la Reine des Neiges n’est pas un “conte gourmand” comme le Petit Chaperon Rouge ou Hänsel et Gretel, il n’en a pas moins inspiré les auteur-e-s de livres de recettes merveilleuses.
Pour une table féerique en ces périodes de fêtes, 3 ouvrages où piocher des idées
Une nouveauté dans les collections, Fairy Tale Baking de Ramla Khan (en anglais), propose 4 recettes par conte, dont certaines d’ailleurs adaptables à d’autres histoires en fonction de votre imagination. La plus impressionnante pour notre conte d’Andersen est certainement le Glass Shard Cake – Gâteau aux éclats de glace. Pas de panique, nul besoin de parcourir le Grand Nord pour aller chercher les échardes dans le cœur de Kay, il vous suffira de réaliser une sorte de caramel avec du sucre, du golden syrup, de l’eau et de la cream of tartar (ou potassium bitartrate). Si si je vous assure pas besoin d’aller dans le Grand Nord, cliquez sur les liens !
Pour accompagner ce gâteau magnifique – qui demande aussi du colorant bleu, une spatule et un peu de dextérité, Ramla Khan vous propose des Snowball Cakes – recette maison pour des friandises blanches à la poudre de noix de coco, des Snowflake cookies – biscuits glacés et décorés en forme de flocon de neige, et un Frozen Cheesecake in a Jar – cheesecake glacé aux myrtilles présenté dans un bocal.
Dans Fairytale Cakes (en anglais également), Noga Hitron propose une Snow Queen en cake design, avec tout le détail des éléments à réaliser.
En français cette fois, et destiné à la jeunesse, La douceur des contes de fées de Fabiana Attanasio propose un sorbet aux fruits de la Reine, une douceur glacée très simple à réaliser avec des fraises, du citron, un moule et un congélateur – ce dernier élément étant inutile si vous êtes quand même partis dans le Grand Nord, comme vous pouvez le voir sur l’image.
Chacun de ces ouvrages comprend un résumé de l’histoire de Gerda à la recherche de son ami Kay. Pour retrouver l’histoire complète à la bibliothèque, allez faire un tour à Champollion, ou feuilletez la très belle édition de 1911 illustrée par Edmond Dulac, sur Gallica ou dans l’espace patrimoine de la bibliothèque (exemplaire du fonds Muteau à demander à l’avance car il n’est pas encore coté, et à traiter avec précautions parce que c’est mon chouchou).
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