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Food à Bollywood et pas que

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Ciné-dégustation à l’Eldo

affiche-saison-femmesVendredi 22 avril dernier, le cinéma Eldorado de Dijon organisait une nouvelle séance de ciné-dégustation autour du film La Saison des femmes de la réalisatrice indienne Leena Yadav.

Avant ou après la projection, les spectateurs pouvaient déguster une assiette indienne composée de :

– Mixed pakora (beignets de légumes variés)
– Beef Roll ou Vegetable Roll (rouleau de boeuf ou de légumes)
– Raita (entrée froide à base de yaourt, tomates, concombre…)
– Verrine de riz basmati aux lentilles et aux épinards (végétarien)
– Mini-brochette de poulet tikka (petits morceaux de poulet mariné et grillé sur barbecue)
– 2 bouchées dessert

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Le film raconte la vie de trois femmes d’un petit village indien vivant encore sous les règles ancestrales de la domination masculine, leur prise de conscience de l’injustice de la situation et leurs tentatives pour y échapper. Ceux qui n’aimeront pas le film le trouveront peut-être trop tout, trop démonstratif, trop beau, trop violent. J’ai pour ma part totalement adhéré à ce manifeste féministe, qui sait montrer la violence conjugale et la domination sans tomber dans le mélo, en jouant sur les contrastes entre des scènes dures et les scènes enjouées, passionnées, gaies entre ces femmes. On appréciera particulièrement une photo magnifique, comme on n’en voit pas si souvent. Quelques zestes de Bollywood scandent régulièrement une trame narrative occidentale, jouant habilement des deux traditions cinématographiques.

The Lunchbox

affiche-lunchboxBref, après cette séance, je me suis dit que j’allais vous parler cuisine indienne. J’ai donc emprunté le dvd de The Lunchbox que je n’avais toujours pas vu et j’ai fait le point sur les livres du fonds gourmand.

Le nœud de l’intrigue se trouve dans un tiffin, version indienne et à étages du bento. Ila prépare chaque jour le repas de son époux jusqu’à ce que l’entreprise chargée de la livraison (ça me fait rêver de recevoir au bureau ma petite gamelle toute fraîche) se trompe systématiquement d’adresse et que Saajan le reçoive à sa place… le petit chanceux puisque Ila s’est mis en tête de reconquérir son époux distant par de bons petits plats. Commence alors un échange épistolaire entre deux inconnus qui vont ouvrir les yeux sur leur quotidien et prendre de nouvelles résolutions… Autant le premier film était de bruit et de fureur, autant celui-ci est tout en discrétion et en non-dit, à l’aune du personnage d’Auntie, voisine et guide matrimoniale, qu’on ne verra jamais à l’écran, avec laquelle notre héroïne converse par la fenêtre. La trame narrative est régulièrement coupée de petites séquences documentaires sur cette spécificité indienne des livreurs de tiffins et sur les transports dans cette immense ville qu’est Bombay.

Quelques textes : littérature, histoire et recettes

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Commencez par une plongée dans les cuisines et les salles à manger indiennes en lisant les nouvelles du recueil La Colère des aubergines de Bulbul Sharma chez Picquier.

Aussi savoureux dans l’évocation des plats que dans la description des rapports sociaux spécifiques à l’Inde, ces textes vous convaincront certainement. Du sort peu enviable, et pourtant accepté car considéré comme normal, de Bala, parente pauvre et célibataire, esclave culinaire de toute une famille qui lui commande de délicieux pakoras (beignets de légumes, tranches de pomme de terre ou d’aubergine, feuilles d’épinards, piments verts ou oignons et chou-fleur) à l’obsession de minceur de Reshma qui passe de la folie sportive au craquage face aux sucreries, halva, laddu, berfi ou rasmalai pendant la fête de Dîvâlî, ou au combat de cette femme et de cette mère qui se défient quotidiennement pour savoir laquelle nourrira le mieux l’époux et fils, on passe en revue les différents états des femmes de ce pays. Chaque nouvelle est agrémentée de recettes.

Avec Le Curry ou une histoire gastronomique de l’Inde de Lizzie Collingham, c’est la complexité de la construction de la cuisine actuelle de l’Inde, carrefour de civilisations, que vous découvrirez : fusion des cultures de l’Hindoustan, de l’Asie centrale et de la Perse au temps des Moghols, influence des marchands portugais (avant eux pas de piment !), apports des commerçants anglais, hollandais et français et bien sûr principes de l’ayurvéda… Un chapitre est consacré à l’invention du curry (des langues indiennes karil ou kari signifiant épices) par les Anglais qui regroupent au 19e siècle sous un seul terme différents mets épicés en sauce  pourtant très différents selon les régions : le curry finit même par devenir un plat spécialement créé pour les Britanniques d’Inde tandis que leur présence crée un nouveau répertoire culinaire hybride adapté à leur goût mais conservant des traits indiens et conquérant l’ensemble des régions… mais pas les habitants indiens, contrairement à ce qu’avaient réussi Moghols et Portugais.

Le fonds gourmand regorge surtout de livres de recettes : tapez “cuisine indienne” en sujet dans le catalogue gourmand ou dans le catalogue général du réseau où vous pouvez faire un tour vous aussi !

Et pour finir un petit détour dans les collections de Jehannin de Chamblanc où l’on trouve quelques peintures indiennes.

Caroline

 

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