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Une auberge sous la Cité de la Gastronomie

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Des fouilles avant les travaux

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Vue générale du chantier : les restes calcinés d’un bateau-lavoir

En France le patrimoine archéologique est protégé depuis longtemps. La loi la plus récente, datée du 17 janvier 2001, met en place un dispositif pour développer l’archéologie préventive. Qu’est-ce que ça veut dire ? Quand un aménagement est prévu, un diagnostic archéologique est obligatoire, suivi de fouilles si nécessaire afin d’éviter les destructions de sites sans qu’ils aient été étudiés et archivés. C’est ce qui s’est passé sur le site de l’ancien Hôpital général et de la future Cité de la gastronomie. C’est l’INRAP, Institut national de recherches archéologiques préventives, qui a la charge de mener ces chantiers.

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Mon favori dans les objets que j’ai pu voir : une brosse à dents centenaire. Un cours d’eau, c’est un peu une poubelle… pain béni pour les archéologues !

Vous avez été 2000 à visiter le site dimanche 23 octobre, il fallait donc qu’Happy Apicius parte en reportage. Chaussons nos bottes ! Si vous avez des souvenirs d’étudiants ou d’amateurs archéologues frustrés de ne découvrir que des trous de poteau, vous vous réconcilierez ici avec les fouilles grâce à la richesse des vestiges et du matériel mis à jour !

Une auberge, des bains, des viviers

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Les viviers des poissonniers du quartier

Le chantier se déroule faubourg Raines, dans un quartier populaire de Dijon où coulait l’Ouche, qui s’est développé à partir de la fin du Moyen Age et a été détruit dans les années 1960. La première phase des fouilles a permis de révéler des vestiges du 19e siècle et de l’époque moderne. Il s’agit de fouilles préventives : cette phase du chantier sera donc détruite pour descendre et révéler d’éventuelles strates médiévales. On tâchera d’aller faire un tour !

Notre guide, Patrick Chopelain, archéologue ingénieur de recherche à l’INRAP et responsable du chantier, nous explique que le faubourg Raines est le monde du propre, en amont de l’Ouche avec buanderies, guinguettes et poissonniers, tandis que son voisin le faubourg d’Ouche est le monde du sale, en aval, avec abattoirs, tanneries ou corderies à boyaux.

Plusieurs découvertes intéressent particulièrement votre blog gourmand.

Des viviers apparaissent encore très nettement, avec leurs grilles parfaitement conservées. Il ne s’agit pas de pisciculture mais de boutiques de poissonniers établies dans le quartier depuis le Moyen Age et qui conservaient leur marchandise au frais. Les viviers découverts sont antérieurs à 1812, comme la comparaison entre la structure des rues découverte et le cadastre de l’époque le prouve. C’est une découverte rare !

Auteur : Bizard, Ferdinand (1820-1879)

La BM, une source pour les archéologues ! Les bains de la porte d’Ouche dans les Images dijonnaises.

Une auberge sur pilotis, appartenant à un établissement de “bains de rivière”, probablement “l’hôtel des bains Dupuis”, activité qui se développe au 18e siècle et une grande partie de sa vaisselle (années 1820-1850) ont par ailleurs été mises à jour.

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Pots de moutarde Grey Poupon et bouteilles

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de bières… les restes gourmands du quartier

Dans la seconde partie du 19e siècle, ce sont des lavandières qui occupent le quartier, comme le montrent les restes calcinés d’un bateau-lavoir et une boule bleue d’azurage (pour blanchir le linge).

Lors de la visite, j’ai aussi vu un morceau d’assiette révolutionnaire, une pipe en terre décorée d’une mouche, une pierre de fondation de 1687, des pieux en bois dont la dendrochronologie permettra de dater très précisément l’abattage de l’arbre, et même une brosse à dents. Vivement la suite des fouilles pour connaître l’activité du quartier au Moyen Age !

Merci à Patrick Chopelain et Malika Imbert.

Caroline

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