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Il était une fois… le gâteau d’amour de Peau d’Âne

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Avez-vous déjà essayé de mettre de l’amour dans un gâteau ? Sans doute cet ingrédient magique se retrouve-t-il bien souvent en cuisine, tant la notion de partage et la volonté de faire plaisir à ceux que l’on aime est essentielle dans ce domaine. Mais dans les contes de fées, l’amour peut littéralement devenir un ingrédient !

Le gâteau d’amour de Peau d’Âne est l’une de ces nourritures magiques que l’on croise dans les contes.

Peau d’Âne faisant le gâteau du prince, chromolithographie publicitaire de la série des contes, pour l’enseigne “A la Ville de Beaune”, collections iconographiques

Dans Peau d’Âne, un conte rapporté par Charles Perrault d’après la tradition orale à la fin du 17e siècle, une reine sur le point de mourir fait promettre au roi de n’épouser qu’une femme plus belle qu’elle. Dans tout le royaume, une seule personne peut se prévaloir d’une telle beauté : sa propre fille. La jeune fille tente de faire renoncer son père à cette folie, en exigeant pour sa main ce qu’elle pensait ne pouvoir obtenir, jusqu’à la peau d’un animal magique, cet âne qui produit de l’or… Revêtue de la peau de l’animal, la princesse désespérée s’enfuit finalement du château familial et se terre dans une masure où, à l’abri des regards, elle retire parfois sa vilaine peau. C’est de cette manière qu’un prince, passant par là, la croise et tombe amoureux. Dès lors, sous l’emprise de la passion, il tombe malade, et ne rêve de rien d’autre que d’un gâteau de Peau d’Âne…

“Peau d’Âne prend donc sa farine, qu’elle avait fait bluter exprès, pour rendre sa pâte plus fine, son sel, son beurre et ses œufs frais, et pour bien faire sa galette, s’enferme seule en sa chambrette, d’abord elle se décrassa, les mains, les bras et le visage, et prit un corps d’argent, que vite elle laça, pour dignement faire l’ouvrage, qu’aussitôt elle commença. On dit qu’en travaillant un peu trop à la hâte, de son doigt par hasard, il tomba dans la pâte, un de ses anneaux de grand prix ; mais ceux qu’on tient savoir la fin de cette histoire, assurent que par elle exprès il y fut mis. […] On ne pétrit jamais un si friand morceau, et le prince trouva la galette si bonne, qu’il ne s’en fallut rien que d’une faim gloutonne, il n’avalât aussi l’anneau.”

Le gâteau de Peau d’Âne est donc bien un aliment magique, comme on en retrouve régulièrement dans les contes de fées : ici, un gâteau d’amour. Selon les versions, l'”ingrédient” supplémentaire est soit une bague (symbole du statut de princesse de notre héroïne, bien que cachée, au même titre que la pantoufle de Cendrillon), soit une mèche de cheveux (je vous déconseille d’essayer cela dans votre gâteau, ceci dit…). “Bluter” signifie séparer la farine du son.

Voici une version de 1979, avec un texte adapté mais toujours d’après Charles Perrault, illustrée d’aquarelles de Fauron :

Quelques exemples d’albums jeunesse à emprunter

Peau d’âne : conte d’après Charles Perrault, illustré d’aquarelles par M. Fauron, Paris, Ruyant, 1979
Etude, fonds Adultes, Cote : II-23490, consultation sur place uniquement

Peau d’âne, un conte de Charles Perrault illustré par MissClara, Paris, Magnard jeunesse, 2007

Le conte de Charles Perrault rehaussé d’illustrations modernes. L’illustratrice travaille à partir de personnages en volume : une armature en fil de fer est recouverte de papier de soie, le personnage est ensuite peint et habillé de papier, puis photographié et retravaillé sur ordinateur.

Centre-ville jeunesse, fonds Jeunes, Cote : JC PER P

Peau d’Âne, par Charles Perrault, illustré par Jean Claverie, Paris, Albin Michel Jeunesse, 2012

L’illustrateur Jean Claverie a choisi de représenter la version où notre héroïne ne laisse glisser sa bague dans le gâteau que par maladresse, et non de manière volontaire comme l’intrigante que nous suggère à peine ce coquin de Perrault…

Il existe, comme bien souvent, une autre version de ce conte diffusée par les frères Grimm au 19e siècle

Le titre de ce conte est traduit en français par “Toute fourrure” ou “Mille-fourrures”. En effet notre héroïne, si elle fuit bel et bien un père qui cherche à l’épouser, ne demande pas la peau d’un âne magique, mais “un manteau de fourrure et de peau de mille espèces, pour lequel chaque bête du royaume donnera un morceau de son pelage”. Elle espère, elle aussi en vain, que cela sera impossible à réaliser… Obligée de fuir, prise pour un animal par la chasse du roi, Mille-fourrures se retrouve bien vite à dormir dans un réduit et vider les cendres dans les cuisine du château.

Ainsi, la version allemande des frères Grimm nous rapproche encore plus du conte-type de Cendrillon que la Peau d’Âne rapportée par Charles Perrault : à l’objet utilisé par le prince pour reconnaître sa bien-aimée, vient s’ajouter l’épisode de la souillon qui se rend au bal en cachette et en tout anonymat, avant d’être retrouvée et reconnue.

Et le gâteau, me direz-vous ? Car dans Cendrillon, nul besoin de nourriture magique, les jolies robes de bal suffisent à rendre le prince amoureux ! Notre Mille-fourrures, depuis sa cachette misérable dans les cuisines du château, va bien confectionner à manger à son futur, mais ce sera de la soupe.

On retrouve ici la bague précieuse glissée dans la nourriture, mais celle-ci ne suffira pas : un petit rouet et un dévidoir suivront, soit trois objets en or, avant que le prince ne reconnaisse sa bien-aimée.

Mille-Fourrures, un conte des frères Grimm illustré par Henriette Sauvant, éditions Nord-Sud, 1997

Fontaine d’Ouche, Mansart, fonds Jeune, cote : JC GRI M

Comme dans deux des contes dont je vous ai déjà parlé sur ce blog : Le petit Chaperon rouge et Hansel et Gretel, la nourriture n’est pas ici simplement évoquée ou anecdotique, mais joue un rôle essentiel dans l’histoire. En effet sans gâteau (ou soupe), pas de mariage entre Peau d’Âne et le prince…

“Pour un gâteau qu’elle fit, Peau d’Âne épousa le Prince”

Le livre de cuisine des petites filles par la Grand’mère, recettes sans feu, par Josy Ambroise-Thomas, illustré d’Andrée Sikorska, Paris, la Renaissance du livre, 1932

Etude, fonds Patrimoine, Cote : G I-42083, consultation sur place uniquement

Dans l’avant-propos de cet ouvrage de recettes destiné, comme son nom l’indique, aux petites filles, la référence au gâteau d’amour de Peau d’Âne n’est en réalité utilisée par l’auteure que dans le but de convaincre les filles et (futures) femmes de se préoccuper du soin d’une maison et d’un mari, plutôt que de connaissances et d’un emploi, en particulier à une époque où il devient de plus en plus difficile de se reposer sur la domesticité… Aussi malaisante que soit aujourd’hui la lecture de ces propos des années 1930, il n’est pas étonnant de voir ce conte, précisément, instrumentalisé de cette manière :

la morale du conte de Peau d’Âne selon Charles Perrault, en 1694 :

Il n’est pas malaisé de voir que le but de ce conte est qu’un Enfant apprenne qu’il vaut mieux s’exposer à la plus rude peine que de manquer à son devoir

[…]

Que de l’eau claire et du pain bis suffisent pour la nourriture de toute jeune créature, pourvu qu’elle ait de beaux habits ; que sous le Ciel il n’est point de femelle qui ne s’imagine être belle

Peau d’Âne, déchue de sa noble situation et devenue souillon pour échapper à un père incestueux, fera en sorte de retrouver sa condition première à l’aide de jolies robes et d’une bague précieuse glissée dans un gâteau.

Quelques variantes modernes du conte… et leurs gourmandises !

Le gâteau d’émeraude, d’après peau d’Âne, par Francke Jeannot et Manu Trahard, Dijon, Les doigts qui rêvent, 1997

Centre-ville jeunesse, Fontaine d’Ouche, Mansart, Port du Canal, fonds Jeune, cote : JC JEA G

Une variante du conte adaptée aux personnes malvoyantes, en livre tactile, c’est-à-dire avec le texte à la fois en caractères latins et braille, et des illustrations en reliefs et textures variées. De cette façon, le livre et ses illustrations sont lisibles à la fois par les enfants malvoyants et les parents ou proches. L’éditeur dijonnais Les doigts qui rêvent est spécialisé dans ce type d’ouvrages.

L’aspect incestueux du conte de Peau d’Âne – le père qui cherche à épouser sa fille – est ici remplacé par un mariage arrangé entre une jeune fille et un vieillard, et c’est la désolation qui pousse l’héroïne à se vêtir de la peau d’animal. Elle fuit, rencontre le prince, qui tombe sous le charme, réclame un gâteau…

“Or, tandis que Peau d’Âne

pâtissait, pétrissait la pâte

sa bague d’émeraude

glissait et s’échappait”

 

Gâteau qui ici donne son titre à l’album, et s’il est d’émeraude, c’est d’après la bague qui s’y est nichée ! Il faut noter que cette émeraude est déjà présente dans le conte de Perrault : ce détail est donné par le prince au moment où il sort la bague de sous son oreiller, où il l’avait cachée après avoir mangé le gâteau de Peau d’Âne.

Le gâteau de la discorde, Fabien Grolleau, Nantes, Vide cocagne, 2014

Mister Muffin, un ours costumé, présente la célèbre pâtisserie dont il porte le nom. A travers une série d’histoires qui mettent en scène des hommes et des femmes d’aujourd’hui, il montre comment un simple gâteau peut révéler, voire influencer les sentiments humains.

Etude, fonds Patrimoine, Cote : G II -43547, consultation sur place uniquement

Le personnage de Peau d’Âne est recréé dans cette bande dessinée, dont le sujet tourne autour de la question des différentes manières de faire la cuisine, dans quel état d’esprit, avec quels objectifs… la cuisine apparaît alors comme créatrice ou révélatrice de liens, ici aussi, au cœur d’une histoire familiale difficile…

En 1970, Jacques Demy adapte le célèbre conte au cinéma, sous forme de comédie musicale.

Catherine Deneuve interprète Peau d’Âne, Anne Germain lui prête sa voix, sur une composition de Michel Legrand. Le messager arrive chez Peau d’Âne à environ 56 mn du film, la recette commence à 58 mn, jusqu’à 1h02.26 ; on remet le gâteau au prince à 1h02mn56 :

Dans le film de Jacques Demy, notre princesse pâtissière est guidée par sa marraine la Fée des lilas (Delphine Seyrig), qui lui explique “qu’on n’épouse pas ses parents”… En la croisant, même cachée sous sa peau d’âne, le prince (Jacques Perrin) en tombe “malade d’amour” et demande qu’elle lui fasse un gâteau, le fameux cake d’amour dont voici la recette (disponible dans le livret qui accompagne le DVD) :

Peau d’âne, film de Jacques Demy, compositeur, Michel Legrand ; interprète, Catherine Deneuve, Jean Marais, Jacques Perrin, Micheline Presle, Delphine Seyrig, Fernand Ledoux, Henri Crémieux, Ciné Tamaris Vidéo, 2003 [1970], 2 DVD, 90 mn

Champollion, Fontaine d’Ouche, Centre-ville la Nef, fonds Adultes, Fontaine d’Ouche, fonds Jeunes, Cote : DEM P

Peau d’Âne, par Jacques Demy d’après le conte de Charles Perrault, Paris, La Martinière jeunesse, 2014, ISBN 978-2-7324-6657-6 (rel.)

Un album tiré du film Peau d’Âne de Jacques Demy avec les photographies et les dialogues issus du long-métrage.

Fontaine d’Ouche, Mansart, Port du canal, Champollion, fonds Jeunes, Cote : JC DEM P

et tout récemment, une pièce de théâtre d’après le film de Jacques Demy, reprenant les compositions de Michel Legrand : le gâteau n’a bien sûr pas été oublié ! Au théâtre Marigny, Paris, jusqu’au 17 février 2019.

On a bien essayé de suivre la recette chantée par Catherine Deneuve Anne Germain à la lettre, mais ça n’était pas extraordinaire (et je ne parle pas seulement de nos voix !). Il faut croire que la magie de Peau d’Âne est vraiment puissante et que la recette ne fonctionne qu’avec cet ingrédient… C’est d’ailleurs également l’avis d’Edwige Crucifix, auteure d’un article que l’on ne peut que vous conseiller, sur le thème des Dîners imaginaires et repas fantasmés (dossier “Raconter l’aliment”).

Mais rassurez-vous, on a cherché pour vous quelques variantes de recettes du gâteau d’amour de Peau d’Âne dans le fonds gourmand !

On en a trouvé une, inspirée par le film, dans le n° 123 de Virgule, magazine littéraire destiné aux enfants édité par la très dijonnaise maison Faton, qui tous les mois propose une nouvelle recette dans sa rubrique “La cuisine des écrivains”.

On y trouve une précision importante pour qui ne vit pas dans le monde des contes de fées : une bague tombée dans un gâteau mis à cuire au four, pour peu qu’elle soit en métal ou en plastique plutôt qu’en faïence, risque tout simplement de fondre lors de l’opération… Mieux vaut donc utiliser une fève en faïence, comme dans une galette des rois, ou ajouter la bague après cuisson !

Pâtisseries, entremets, confiseries, textes réunis et présentés par Arnaud Malgorn, Paris, Mercure de France, 1998, ISBN 2-7152-2079-0 (br.)

Etude, fonds Patrimoine, Cote : G I-41836 (5), consultation sur place uniquement

Ce tout petit ouvrage appartient à une succulente série traitant de recettes dans la littérature (collection petit Mercure)

La galette de Peau d’Âne (page 18-20) : on retrouve un extrait du conte, avec la préparation du gâteau (version de Charles Perrault), ainsi qu’une recette (parfaitement réalisable, cette fois !) et un extrait de la chanson du film de Jacques Demy.

Cette recette est à retrouver dans le livret Gâteaux enchantés : la mémoire du goût à travers la gourmandise et les contes de fées, réalisé par l’équipe de la bibliothèque en 2015, avec les pensionnaires de l’EHPAD Valmy, à Dijon, autour des contes et de la cuisine comme vecteurs de mémoire.

La cuisine des fées et autres contes gourmands, Laurence et Gilles Laurendon, Christine Ferber, Paris, éd. du Chêne, 1999, ISBN 2-84277-127-3 (rel.)

Etude, fonds Patrimoine, Cote : G III-9268, consultation sur place uniquement

Le gâteau d’amour de Peau d’Âne est ici mis en valeur directement sur la couverture !

p. 14-15 : un extrait du conte rapporté par Charles Perrault : cette fois, c’est le moment où le prince réclame le gâteau qui a été choisi.

p. 16-17 : la recette du gâteau d’amour, reprise pour la couverture, avec la bague mise bien en évidence pour ce dessert féerique. Il s’agit ici d’une brioche agrémentée de fruits confits.

Grimoire de recettes magiques et envoûtantes à l’usage des sorcières (et sorciers) d’aujourd’hui, Marion Cailleret, photographies, David Reneault, Paris, Tana, 2011, ISBN 978-2-84567-699-2 (br.)

Des recettes ensorcelantes : philtres d’amour, baguettes magiques pour l’apéro, digestifs de l’enfer, semoule sanguinolente…

Etude, fonds Patrimoine, Cote : G I -46724, consultation sur place uniquement

p. 106-107 : petits gâteaux d’amour

“Voici une véritable recette de sorcière. Si vous souhaitez que l’élu de votre cœur vous aime en retour, il suffit de préparer un gâteau dans lequel vous aurez soin de glisser un de vos cheveux… à moins que ce ne soit une recette de sorcière blagueuse. On imagine mal tomber amoureux en trouvant un cheveu dans un gâteau. C’est pourquoi je vous propose une version moins capillaire : il suffit de remplacer la mèche par des cheveux de Carambar. Je ne garantis pas que votre vœu d’amour sera exaucé, mais, ce qui est sûr, c’est que les papilles de l’être aimé seront comblées !”

La recette n’est pas ici explicitement rattachée à Peau d’Âne, l’auteure parle même de sorcière, cependant le principe du gâteau d’amour nous a semblé suffisamment proche pour mériter sa place dans cet article.

L’auteure en est Marion Cailleret, conteuse professionnelle et passionnée par les sorcières.

Que vous soyez plutôt têtes couronnées ou trésors cachés, galette des rois (avec sa fève) ou gâteau d’amour à partager, vous devriez trouver, parmi les variantes du conte de Peau d’Âne et ces quelques recettes, chaussure à votre pied ! Pardon, bague à votre doigt.

Marie

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4 Responses

  1. Avatar Caroline Rives 16 février 2019 / 17 h 55 min

    Il y a dans “Le Conte des contes” de Giambattista Basile une version plus ancienne de Peau d’Ane (“L’ourse”, II, 6).
    Basile a publié son ouvrage entre 1634 et 1636, et Perrault et les Grimm y ont largement puisé.
    Pour échapper aux entreprises (très explicites) de son père, Preziosa est transformée en ourse. Un prince tombe amoureux d’elle, et ce n’est pas un gâteau qu’elle lui cuisine, mais une délicieuse poule au gratin (dont on n’a pas, hélas la recette…).
    On le trouve dans la sélection publiée par les Éditions Alphée en 1986, mais aussi dans les éditions intégrales publiées par Circé.
    Et on trouve une recette de gâteau de Peau d’Ane (en forme de cœur) dans le bel album d’Agnès Rosentiehl, publié au Centurion Jeunesse en 1980, avec d’autres recettes inspirées des contes. Bon appétit !

    • Happy Apicius Happy Apicius 20 février 2019 / 15 h 54 min

      Merci beaucoup Caroline pour toutes ces précisions, je vais m’empresser d’aller voir tout ça. Nous avons plusieurs éditions du recueil Le conte des contes, mais pas De la lecture à la confiture ! Je vais essayer de le trouver d’occasion pour le fonds gourmand, ça me paraît totalement indispensable. Y aurait-il une recette de Mimi Cracra dedans ?
      Marie

  2. Avatar Noha Baz 31 juillet 2019 / 11 h 28 min

    Quelle merveille votre blog ! Merci aux réseaux sociaux de me l’avoir présenté
    Je me régale en vous lisant passionnée d’histoire et de gastronomie je découvre vos petites petites avec joie
    Merci merci

    • Happy Apicius Happy Apicius 14 septembre 2019 / 11 h 23 min

      Merci beaucoup pour ce retour, nous sommes très contentes que le blog vous plaise !

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