Certains d’entre vous l’ont deviné, le projet de bibliobus – food truck à la BM était en fait notre fish and chips d’avril ! L’idée est bien tentante, mais en réalité notre bon vieux bus est actuellement en réparation. Nous le voyions déjà repeint couleur brochet ou truite arc-en-ciel, proposant bar (le poisson ! Qui a dit “à la vôtre” au fond de la salle ?) et lignes (littéraires) à travers la ville.
Merci à tous pour vos réactions si positives et pleines d’humour, publiques ou non, ici et là. Nous avons bien ri, et nous espérons que vous aussi !
Pour ne pas vous laisser ainsi sur votre (aigle)faim, nous ne resterons pas aujourd’hui muets comme des carpes* : poissons au menu, forcément, suivis d’une pêche aux poissons d’avril, perles de nos collègues bibliothécaires, qui ont bien failli nous poissonner nous aussi.
S’il est une culture qui a su élever au rang d’art la découpe et la cuisine du poisson, c’est bien la culture japonaise.
Chihiro Masui achève de nous en convaincre avec Poissons : un art du Japon, où l’on découvre avec une curiosité aussi intellectuelle que gourmande :
– le traitement du poisson
– l’art de la découpe en fonction des variétés – y compris celle du mythique fugu
– les différents couteaux (ah les couteaux japonais !)
– de nombreuses recettes, comme le sushi de kohada, le yu-biki de peau de bar, les chips d’arêtes, le kara-agé de carrelet…
Le tout mis en valeur par l’objectif de Richard Haughton, aussi élégant et pertinent que d’habitude.**
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Enfin une recette de 1920, même si nous n’étions pas nés (comme le poisson), extraite de l’ouvrage de J. Donies, Les poissons de mer, pour cuisiner des langues de morue :
“faites cuire à l’eau de sel, avec des rondelles d’oignons et de citrons épluchés, des langues de Morue fraîches ou préalablement dessalées. Passez-les dans du lait, de la mie de pain émiettée et faites frire au beurre chaud. Peut se servir avec citron ou sauce piquante.”
Même dans la morue, rien ne se perd ! D’autres recettes originales (oubliées ?), accompagnées d’informations sur les différentes espèces et de précisions sur les conserves et le chalutage ajoutent à l’intérêt de cet ouvrage.
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L’origine des “poissons d’avril” reste assez obscure (différentes hypothèses, aucune n’étant vraiment vérifiée), mais il est certain qu’en 1905, cette tradition existait déjà, et que l’on ne manquait pas d’humour non plus.
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Sur ce menu – carte postale, les plats de poisson s’enchaînent, en même temps que les bons mots. Pas sûr que nous serions restés jusqu’à la fin, car on nous prévient “Qu’en guise de café, la chose est convenue / Nous allons vous verser l’huile “foie de morue””. Sans compter le passage sur les filets de harengs, “Dont la trop forte odeur dilate les narines”.
Appétissant n’est-ce pas ?
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Nous ne sommes bien sûr pas les seuls bibliothécaires à vous avoir concocté un poisson d’avril, et voici quelques-uns de mes préférés parmi la cuvée 2015 : l’ours Maya élit domicile dans une bibliothèque des Hautes-Pyrénées, une biblio-calèche naît dans le Calvados, Georges Clooney et Jean Dujardin arrivent en guests à la médiathèque de Sorgues, des ateliers “désherbage” *** sont proposés à Villeurbanne, des bibliothécaires en maillot de bain bronzent à Mirecourt, et un tirage au sort des pénalités de retard : interdiction de prêt (classique), amende faramineuse, ou… boulet au pied, a lieu à la bibliothèque de l’Université de Bourgogne.
* par avance, toutes mes excuses pour ces jeux de mots vaseux, promis demain j’ar(r)ête
** voir l’article Kei : les couleurs d’un chef pour découvrir une autre collaboration réussie entre Chihiro Masui et Richard Haughton
*** désherber, en bibliothèque, ce n’est pas jardiner, mais retirer les livres trop abîmés, obsolètes, qui ne sortent plus… pour faire de la place aux nouveaux
Marie
L’idée du camion glacier met le poisson à l’oreille. Joliment trouver Marie !
Merci Ines ! Merci également Angeline !
On ne peut pas encore vous répondre depuis Facebook mais ça viendra.
A très bientôt,
Marie