Aujourd’hui on parle bandes dessinées, un domaine dont je suis loin d’être spécialiste (contrairement aux gâteaux au chocolat et aux macarons) !
Des bandes dessinées dans une bibliothèque patrimoniale ? C’est possible ! Mais plus rien ne devrait vous surprendre, je pense que vous commencez à cerner le fonds gourmand et ses menus, livres anciens, livres contemporains, miettes…
Plus précisément, je vais évoquer un blog consacré à la cuisine (surprenant, n’est-ce pas ?), celui de Guillaume Long, A boire et à manger, hébergé par le site internet du journal Le Monde, et qui a donné naissance à la publication chez Gallimard d’une série de 3 BD.
Au fait, c’est qui, Guillaume Long ?
C’est lui (avec option cucurbitacé) :
Ou plutôt lui, en fait :
Guillaume Long est d’abord et avant tout un illustrateur, pour la bande dessinée jeunesse (Tétine Man, c’est lui), et adulte (il est notamment l’auteur de deux bandes dessinées autobiographiques, Les sardines sont cuites et Anatomie de l’éponge).
En 2009, il lance donc son blog dédié à la cuisine dans toutes ses formes. Boire et manger, le postulat de départ est aussi simple que ça, le tout avec une bonne dose d’humour :
– des anecdotes, tels que les petits plaisirs de recevoir de nouveaux ustensiles de cuisine, ici et là (je sais ce que c’est, j’ai éprouvé la même chose lorsque j’ai reçu ma machine à faire des œufs carrés…) ;
– des bonnes adresses ;
– les astuces – très – utiles de la Cooking Tips Research Inc., et aussi comment choisir son poisson en en mettant plein la vue à son poissonnier
– les bons tuyaux de son Pépé Roni, sous forme de strips réalisés par Mathias Martin dans la BD papier, et de son “nouvel ami” ;
– et, bien sûr, des recettes, classées par niveau de difficulté : comment faire un vrai taboulé libanais, que faire des salsifis (même si Caroline avait déjà trouvé des solutions)
C’est un -énième- livre de recettes illustrées pas à pas alors ?
Pas vraiment, et pas seulement.
Guillaume Long le dit lui-même, il n’est pas cuisinier professionnel, et encore moins critique culinaire. Ce petit bonhomme en éternel pull orange, caché derrière ses petites lunettes rondes (en vérité, il n’aime pas dessiner les yeux), c’est un peu vous et moi en cuisine : les recettes ne sont pas au milligramme près, le temps de cuisson n’est pas toujours précisée. La cuisine de Guillaume Long est avant tout affaire de sensations : il invite régulièrement son lecteur à faire appel à son bon sens.
Il avoue également, pour ces mêmes raisons, faire assez peu de desserts (la pâtisserie est affaire de précision). Il expérimente aussi beaucoup, parfois pour un résultat pas toujours concluant : exemple, les pâtes aux aubergines et au reblochon, (qui n’a jamais inventé une recette lorsqu’il était étudiant me jette la première pierre…). Mais le plus souvent, on trouve des recettes qu’on a grand plaisir à reproduire, comme le tartare de saumon et radis noir (billet hilarant qui relate son passage à France Inter), ou son succulent gâteau au chocolat, que je fais très souvent, et que je dépose parfois en bonne place dans le couloir bleu de la bibliothèque.
Et, preuve que c’est réussi, ça donne drôlement envie de cuisiner, sans la frustration qu’on ressent toujours parce que ça ne ressemble pas à la jolie photo du livre de recettes : le riz à risotto crépite (“ça doit shhhhhh et surtout pas krshkrtkrt”) et l’huile chaude fait tshh… véridique !
Et maintenant donc, depuis A boire et à manger est couché sur le papier, à partir des billets publiés sur le blog : Guillaume Long met Les Pieds dans le plat et a encore bien Du pain sur la planche.
Et j’ajoute pour finir, petite veinarde que je suis, une jolie dédicace que j’avais pu arracher de justesse au salon du livre de Paris il y a deux ans :
Son prénom en spaghetti, c’est tout de même la classe…
Vous l’aurez compris, c’est un dessinateur que j’apprécie beaucoup. Si vous êtes dijonnais, vous verrez qu’il aura une belle place dans la sélection que je vous réserve pour la pause-lecture du 21 novembre consacrée à la gastronomie et aux bulles (bandes dessinées et mangas, donc, vous l’aurez compris). Et si vous n’êtes pas dijonnais, il ne vous reste qu’à lire les trois excellents tomes d’A boire et à manger et évidemment à parcourir le blog !
Mathilde
Ah! Les dédicaces des dessinateurs!… Veinards qu’ils sont! Il y a toujours foule devant eux. Les gens achètent leurs B.D. rien que pour avoir un beau dessin personnalisé. Et à côté, il y a les petits scribouillards qui les envient et qui regrettent de ne pas avoir pris au sérieux les cours de dessin d’art pendant le collège.
Ceci dit Mathilde, bravo pour votre article et tous les liens tous plus intéressants les uns que les autres.
Merci Mireille, c’est toujours un plaisir de vous lire !
Mathilde
Les sardines sont cuites est en fait le titre du deuxième tome de sa série sur l’école des Beaux-Arts, dont le premier tome est Comme un poisson dans l’huile.
J’aime beaucoup son blog, ses recettes sont très abordables pour la maladroite que je suis. J’avais beaucoup aimé la recette des brochettes boeuf-fromage “comme au restaurant japonais” – vu qu’il y a apparemment quelques amateurs de cuisine japonaise ici, ça pourrait leur plaire.
Oups…merci pour la précision Scarlett !
A bientôt !
Mathilde