Eh oui, les menus peuvent prendre des formes très variées ! Si la grande majorité d’entre eux est couchée à plat, sur papier, soie, tissu, carton ou encore parchemin, à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, il y eut une mode pour les menus-objets.
La bibliothèque n’en possédait pas encore dans ses collections ; l’absence est réparée depuis ce début d’année grâce à un achat fait auprès d’un libraire spécialisé en gastronomie, Alain Huchet à Paris : un menu ‘Marmiton-Cupidon’ et un menu moutardier.
Dans Histoire(s) de menus, le livre publié par la bibliothèque en 2011 afin de mieux faire connaître notre support de prédilection et inciter les gens à les conserver ou à nous les donner, un article était consacré aux menus en céramique, dont l’auteur, Jean-Claude Marciacq, est lui-même collectionneur.
Voici donc quelques informations sur ces petits objets, grâce à M. Marciacq. Les menus en céramique peuvent être une simple plaque ou une ronde-bosse, comme les deux menus que la bibliothèque vient d’acquérir. Les matières sont variées (porcelaine, faïence, terracotta pour la céramique mais aussi parfois marbre, opaline, verre dépoli ou cristal… j’aimerais voir ça !), tout comme les décors : certains étaient coordonnés au service, d’autres avaient une fonction sur la table, comme notre second menu avec ses deux petits récipients pour le sel et le poivre et son tonneau à moutarde ; certains menus offraient un soliflore ou un bougeoir, rappelant à échelle réduite et bien plus modeste le rôle des dormants des tables aristocratiques.
Chaque convive ne disposait pas d’un menu ; on en plaçait un ou deux sur la table et ils n’étaient bien sûr pas emportés mais envoyés à la vaisselle après les repas pour effacer la liste des plats (que l’on avait notée à l’encre soluble ou au crayon spécial selon qu’il s’agissait d’une pièce émaillée -le 1er menu- ou d’un biscuit -le second). Il est donc exceptionnel qu’on ait gardé une trace écrite sur ce type de menu, mais c’est parfois le cas comme sur le menu ci-contre qui conserve la mémoire du 15 décembre 1917.
Petit à petit cette habitude a totalement cessé, si bien qu’on a même oublié l’existence de ces objets.
La bibliothèque n’est pas un musée mais tout ce qui concerne les menus nous intéresse… alors si vous possédez ce genre d’objets, vous savez que vous pouvez les donner afin de les rendre patrimoniaux et de les voir conservés en sécurité et valorisés auprès de tous !
D’autres objets sont concernés, comme les porte-menu et les porte-nom, qui avaient autant une fonction pratique que décorative, permettant d’ajouter au faste de la table.
Quand ils sont en céramique, Jean-Claude Marciacq nous raconte qu’ils peuvent avoir la forme de boules, d’assiettes en réduction, de fleurs, de coquillages, de fleurs de lys, de croix de Lorraine ou d’éventails… accompagnés parfois d’un bandeau pour le nom du convive et d’un soliflore.
Comme ma culture de (presque) génération Y (en vrai, fin de génération X !) est tous azimuts, vous vous doutez bien que j’aime les séries. Et quelle série aiguillonne notre goût pour les arts de la table ? Downton Abbey bien sûr ! Evidemment vous ne verrez pas de fesses ou d’objets au mauvais goût français et populaire sur la table de Mr. Carson… Regardez bien sur la photo ci-dessous, vous apercevrez plutôt d’élégants porte-menu en argent ! Sur les pages du site PBS consacrées à la série, à l’occasion d’un article sur les ‘food secrets’ de Downton, on voit d’un peu plus près l’objet de notre attention… que l’on aimerait aussi voir entrer dans les collections de la BM !
Caroline
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