Le 24 avril 2015, la bibliothèque a accueilli l’étape finale d’un beau projet comme le Castel sait si bien en mener ! Nous l’avions intégrée dans nos séances “Apprenez à déguster” et l’avions intitulée “Apprenez à déguster sans vous tromper”.
Nous avons ainsi à nouveau eu le plaisir de travailler avec le professeur de pâtisserie Michel Rainaud et sa classe de Mention complémentaire pâtisserie spécialisée.
Les liens entre la nourriture et l’art formaient le cadre général du projet. Michel Rainaud nous confie : “Le cadre pédagogique du projet était principalement de faire intervenir une artiste dans la formation des élèves afin de les interpeller sur leur façon de voir leur métier et ainsi de les déstabiliser dans leurs convictions mais surtout de les faire sortir du cadre conventionnel qui leur a été inculqué lors de leur formation initiale.” Quelle chance ils ont ces élèves…
C’est donc avec Juliette Miséréré que le projet a été développé tout au long de l’année scolaire. Juliette Miséréré est une toute jeune artiste diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Dijon, et qui avait déjà utilisé la thématique alimentaire, et plus largement l’espace domestique, dans ses œuvres et champs d’étude. Voici son site : ici.
Michel Rainaud et Juliette Miséréré ont donc accompagné la classe pendant plusieurs mois, afin que les élèves puissent faire aboutir concrètement leur projet qu’ils ont voulu consacrer à la tromperie des sens et à la notion d’immortalité à travers les potions… tout un programme ! Débordant d’envies et de créativité, les jeunes gens ont pu être guidés techniquement et intellectuellement pour franchir les étapes et éviter les chausse-trappes. C’est ainsi un projet très complet associant la pâtisserie et l’art bien sûr mais aussi la mise en scène, l’accueil du public, le respect des règles de la soirée, et l’anticipation très concrète de la mise en place. Les fioles et tubes à essai ont par exemple été réalisés en sucre, ce qui apportait de nombreuses contraintes du fait de la fragilité du support, de sa sensibilité à l’humidité, de la précision nécessaire à son modelage…
Enfin, le 24 avril ils ont pu dévoiler au public le fruit de leurs recherches. Après une conférence de Juliette Miséréré sur les rapports entre l’art et la nourriture (article à venir bientôt sur Happy Apicius bien sûr), la classe nous a accueillis en salle de lecture dans une mise en scène sombre, très sombre, et ont guidé les participants entre les potions d’immortalité et les petites bouchées trompeuses.
En arrivant, nous avons commencé par nous faire remettre une potion d’immortalité : crème anglaise bleue à la fève tonka en tube à essai de sucre ou coulis framboise-cannelle dans une fiole elle-aussi en sucre.
Bien entendu, les Happy blogueuses et bibliothécaires n’étaient pas les dernières à se prendre au jeu…
Puis les jeunes pâtissiers ont effectué un ballet noir et muet pour nous soumettre des bouchées à l’allure inoffensive mais qui ont mis nos sens à l’épreuve ! La soirée a donc été à la fois enrichissante culturellement et gustativement, originale et ludique et bien entendu gourmande.
Voici les déclinaisons proposées.
Caroline
Les trompe-l’œil salé-sucré sont bluffants en photo ! Voilà un compte-rendu somme toute assez mystérieux où je me dis : “j’aurais aimé y être !”.