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Apprenez à déguster Sade & une création gourmande !

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La dernière soirée Apprenez à déguster était organisée dans le cadre des rencontres littéraires Clameur(s), consacrées cette année à l’amour sous toutes ses facettes. Nous avons proposé à maître Emmanuel Pierrat, avocat bien connu, spécialiste de la censure et de la liberté d’expression, mais aussi collectionneur de curiosa (jargon qui désigne pudiquement les livres et gravures érotiques), de parler de la place de l’aliment dans la littérature libertine, le 26 mai.

Le désir est comme un fruit qu’il faut cueillir lorsqu’il est à son point de maturité. Une fois tombé de l’arbre, on ne l’y rattache plus.
Charles-Jacques de La Morlière, dans Angola, 1746

Une grande partie de son propos était consacrée à la pomme, qui fut l’objet d’un de ses ouvrages, Les Pommes libertines. Ecrit à la suite de la découverte de “la grotte de la Balbi” à Versailles, lieu supposé des plaisirs de la comtesse du même nom  dans les années 1780, il est le fruit d’une collaboration avec Manuel Pluvinage, responsable du Potager du Roi et du plasticien Richard Conte qui aboutit aussi à la création de pommes marquées de scènes tirées de gravures libertines du temps.

Quand tu fripais mes jupons,
poussé par trent’-six rogommes,
N’t’ai-je pas fait trouver des pommes
où tu n’cherchais qu’des chiffons ?
Parnasse satyrique

Désignée sans preuve comme le fruit du péché originel, on la retrouve dans l’expression “pomme d’Adam”, dans le conte de Blanche Neige, dans le surnom de New York ou encore comme logo d’une célèbre marque informatique. Elle est l’objet de nombreux mythes antiques, d’Hippomène et Atalante à la pomme de discorde en passant par le Jardin des Hespérides, c’est aussi un aliment aux multiples vertus, comme le laisse entendre le mot “pommade”.
Dans la littérature libertine, où les scènes de repas sont nombreux, les pommes mais aussi les cerises, les poires, les fraises, les figues, les abricots servent diverses comparaisons imagées.

Il montre aux regards de l’amour
Abricot mignon qui s’entrouvre,
Et plus haut deux pommes d’amour
Jean-Baptiste Guiart, dans Félix, 1749

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La sucette d’Eve, création gourmande en partenariat avec la pâtisserie Mourot-Devos

Pour l’occasion, nous avons proposé à la pâtisserie Mourot-Devos, la plus proche de la bibliothèque mais aussi l’une des plus anciennes de Dijon puisqu’elle existe depuis plus d’un siècle, de créer la dégustation de la soirée. Sylviane Devos s’est prêtée au jeu. Sa sucette d’Eve est composée d’un sablé en forme de cœur au centre duquel se trouve un chocolat garni d’une compotée… de pommes bien sûr !

Retrouvez cette gourmandise en boutique jusqu’au week-end de Clameur(s), 25 juin.

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Monumens du culte secret des dames romaines. A Rome, de l’Imprimerie du Vatican, 1790. BM Dijon, 95112

Prochaine étape gourmande de Clameur(s) le 22 juin avec une conférence d’Ingrid Astier sur la place de l’aliment dans la littérature amoureuse et une nouvelle création de la pâtisserie Mourot-Devos.

Et jusqu’au 1er juillet, l’exposition Scènes du plaisir, en salle de lecture, pour découvrir les documents érotiques patrimoniaux conservés dans des fonds très variés de la bibliothèque, de l’enfer aux menus, des livres d’artistes aux estampes anciennes en passant par le fonds particulier Muteau.

Caroline

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3 Responses

  1. Avatar Mireille Poulain-Giorgi 6 juin 2017 / 12 h 30 min

    Moins glamour peut-être!
    Ces pommes viennent des Jardins de Laquenexy en Lorraine.
    Petite erreur à rectifier: Eve n’a pas tendu une pomme à Adam pour croquer dedans, mais une FIGUE. Enfin, je crois…. Peut-être y a t-il un expert dans ce jardin d’Eden pour confirmer ou non.

    • Happy Apicius Happy Apicius 6 juin 2017 / 16 h 29 min

      Il semble que les textes ne disent pas de quel fruit il s’agit ; souvent transformé en pomme mais aussi en figue effectivement ou encore un agrume, comme sur le retable de l’Agneau mystique de Gand !

    • Happy Apicius Happy Apicius 1 juillet 2017 / 14 h 08 min

      Si ma mémoire est bonne (mais je ne sais plus où j’ai lu ça), le fruit n’est en effet pas précisé dans les textes, ce sont les autorités ecclésiastiques qui le définissent comme une figue aux premiers siècles, puis la pomme devient à l’époque médiévale le fruit satanique par excellence, à cause de sa couleur, de son nom latin : malus, à la fois pommier et arbre du mal, de sa forme également, puisque l’on dit que si on la coupe dans sa hauteur, on obtient un pentagramme (j’avoue ne pas avoir essayé), etc. D’ailleurs au début du 17e siècle Pierre de Lancre, dans son Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons…, utilisera le fait de manger des pommes comme… preuve de sorcellerie, ou presque.
      Marie

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